Electricité et énergies fossiles : rapide état des lieux.

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La question énergétique n’est pas un sujet nouveau. Déjà en 2015, ici même sur le blog, on se posait de bonnes questions avec la DECLINAISON : « Quelle énergie pour demain « .
Aujourd’hui, à quelques mois du vote pour les présidentielles, il est utile et souhaitable que ces questions soient portées par tous les candidats.
Le sujet de l’énergie doit être débattu publiquement en toute transparence.

BD Le monde sans fin de Blain et Jancovici
Hommage « posthume » (?) au pétrole BD Blain-Jancovici « Le monde sans fin »


Avant toute chose :
faire un inventaire chiffré des ressources dont nous disposons pour alimenter les machines, elles-mêmes soumises à ces mêmes contraintes énergétiques, besoins de carburants énergétiques sur toute la chaine de fabrication : extraction, transformation, transport, assemblage, durée de vie, recyclage.
Cet inventaire fait … on pourra (peut-être) comparer solaire, éolien, hydraulique, gaz, coke, uranium, (en mettant d’office sur la touche le pétrole, à bannir, mais le peut-on vraiment ) avant de croiser, évaluer les avantages-risques pour chacun, leur impact sur le climat et l’environnement.
Au final, que peut-on espérer trouver ?

Le tableau qui suit n’est pas d’une précision irréprochable.
Fait maison et à la va-vite, il présente quelques informations parcellaires sur un sujet complexe et sensible.
Trop simpliste, il se doit d’être complété.
Quelques indications suivent.

EnergieEolienCokeHydrauliqueGazUraniumSolaire
Réserves MondialesJours de vent110 ansPluie Neige50 ans100 ans12h par jour maximum
Durée de vie25 ans en moyennevoir bétonvoir bétonvoir bétonvoir béton20 à 30 ans

Béton.
Que ce soit un barrage hydraulique en montagne, un bâtiment en ville, une centrale nucléaire, une éolienne ou un ouvrage routier, tout ce qui est béton (qu’il soit armé ou précontraint) est soumis à la corrosion (ferraille), à la carbonatation (cancer du béton). Il se dégrade avec le temps.
Le béton a une espérance de vie de 100 à 150 ans.
Suivant certaines conditions climatiques cela peut même très rapidement (hélas) mal se passer.
Le béton demande une surveillance régulière ! Et pour certains la vétusté guette.
Nous avons en France sur tout le territoire beaucoup d’ouvrages routiers, de bâtiments, de centrales nucléaires … c’est béton !
Pour donner un ordre d’idée, la centrale de Flamanville, à elle seule c’est 400 000 m3 de béton et 50 000 tonnes de ferraille.
Pour donner un ordre de grandeur, la centrale de Flamanville c’est en béton l’équivalent de 1250 éoliennes !
Et lorsqu’on prend la mesure de ce que représente la construction d’une éolienne, du terrassement à son raccordement au réseau, on doute de son attractivité quant aux buts qu’elle s’est fixée…
… D’autant qu’une autre donnée vient alourdir l’addition, les effets désastreux de CO2 envoyés dans l’atmosphère du fait même des cimenteries et aciéries (pourtant indispensables à la construction béton) elles aussi grandes pollueuses devant l’éternel.

En 1884 un écossais, Joseph Aspdin dépose un brevet nommé Portland. C’est la naissance du ciment.
A chaque tonne de ciment produit c’est 930 kg de CO2 de plus envoyé dans l’atmosphère.
Chaque seconde on coule dans le monde 146 000 kg de ciment. Chaque seconde !
La Chine est le premier fabricant et consommateur de ciment.
Charbon, fuel lourd, gaz sont les combustibles utilisés pour cuire à 1600° calcaire et argile qui vont faire béton.
A force c’est béton jusqu’au dessus de nos têtes !
Mais alors, comment construire des centrales ou des éoliennes sans béton ?
Comment piloter une cimenterie ou une aciérie sans énergies fossiles ?

Et c’est toute honte bue que l’on nous propose de construire centrales et éoliennes !

Photovoltaïque et batterie.
De semblables limites vont se dresser sur les voies menant à la construction de panneau photovoltaïques.
Si toute l’humanité veut s’équiper en panneaux photovoltaïques, les matériaux vont manquer (Voir la série sur les métaux rares).
Va faire aussi défaut entre autre l’énergie indispensable pour l’extraction, la fabrication, la livraison du produit fini en question.
Si le pétrole (auquel nous nous étions habitués) peut se stocker et se transporter facilement (réservoirs, pipe line, tanker, camion), il en va tout autrement pour l’électricité issue du rayonnement solaire et sortant des panneaux photovoltaïques qui doit être recueilli dans des batteries soumises elles-aussi à des contraintes semblables aux semi-conducteurs des panneaux photovoltaïques. Les matériaux là aussi vont manquer, pénurie sur le nickel, le lithium, le cobalt …
La batterie du Model S de Tesla présenté comme la perle rare, contient pas moins de 16 kg de nickel que l’on va chercher dans les Andes, presque autant de lithium bolivien (15kg) et 10 kg de cobalt extrait au Congo …
Au final les batteries sont lourdes et représentent 1/4 du poids de la voiture.
Dernier détail qu’il faut préciser, la durée de vie d’une batterie c’est 5 à 15 ans.

De plus, ces minerais n’existent pas à l’état pur, pour les extraire il faut creuser, broyer, cribler, hyrocycloner et ça ne se fait pas sans dommages pour l’environnement…
C’est  » la transition verte ».

La France peut s’enorgueillir de posséder un parc nucléaire conséquent, 18 centrales et 56 réacteurs en activité.
Pas de rupture d’approvisionnement en uranium jure Areva qui importe son uranium du Niger et détient 51% des parts dans l’entreprise Katco qui exploite deux mines au Kazakhstan.
8 à 9000 tonnes d’uranium importé chaque année par la filière sont nécessaires pour servir environ 70% d’électricité aux usagers.
Au classement par pays la France occupe la première place avec une électricité bien décarbonée.
Dans le monde pour la production d’énergie électrique, le nucléaire arrive en troisième (10%) position derrière le thermique (charbon, pétrole, gaz) puis l’hydraulique.

Trés bien.
Maintenant il faut regarder tout ce qui cloche.
La radio-activité c’est dangereux, distribuer des pastilles d’iode n’est pas un antidote suffisant.
Difficile de faire l’impasse sur les déchets même enfouis à 300m de profondeur.
Si les réacteurs se trouvent au bord des fleuves c’est qu’il est impératif qu’il y ait de l’eau pour refroidir les crayons dans les bassins.
Comment va évoluer le climat dans les saisons à venir ? On n’en sait rien.
Comment vont évoluer les sociétés avec le dérèglement climatique ? On n’en sait rien.
Quelle crédibilité faut-il accorder à la sûreté nucléaire avec ces données nouvelles ? J’ai comme un doute.
Comment le monde va-t-il lui-même bouger dans des conditions aussi instables ? Une question qui n’est pas faite pour me rassurer.


Vous le voyez comment l’avenir ?
Amish ou Mad Max ?

Ou plus définitif encore ?

(;-))

*Au passage, je remercie le moteur de recherche « Illicitano » du blog Jorion pour la mise à disposition des données reprises dans ce post. (;-))

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peintre sculpteur graveur

Peintre - sculpteur - graveur

  1. Hervey

    L’heure des bilans (d’ Eloi Patoureaux).

    A quarante ans, on dit que c’est l’heure des bilans,
    Assurément, ce n’est pas là pur boniment,
    Car aujourd’hui, je viens de souffler ces bougies,
    Et cette nuit, à mes soucis point d’embellie.

    Réfléchissant, me demandant bien comment,
    Evidemment, il pourrait en être autrement,
    Quelle magie, quel changement serait induit,
    Soleil qui luit, quarante ellipses autour de lui ?

    Pour le moment, mes pensées inlassablement,
    A mes enfants, vont, accentuant mon tourment,
    A leur vie qui, bientôt à rien ne se réduit,
    Car leur survie, n’est aujourd’hui plus garantie.

    Ce que je sens, ce qui arrive est sidérant,
    C’est maintenant, et ça se voit, c’est éclatant,
    Quel ahuri, ignorerait ce qui surgit,
    Quel abruti, se banderait les yeux ainsi?

    Des éléments, partout c’est le déchainement,
    Un hurlement, jeté par l’Environnement,
    Mais sans sursis, mon existence je poursuis,
    Et sans merci, plus de ressources m’approprie.

    Pour le vivant, un véritable effondrement,
    L’enterrement, d’espèces jadis foisonnant,
    Silencieux cri, qui échappe aussi à mon ouïe,
    Et j’amplifie, chaque jour cette tragédie.

    En ignorant, malgré les avertissements,
    Tous les vivants, mes désirs, mes comportements,
    Mes appétits, les précipitent dans l’oubli,
    Quelle ironie, c’est à eux que je dois la vie.

    Mon carburant, de mes objets le composant,
    Mes vêtements, de lui tout mon confort dépend,
    Jusqu’à la lie, l’or noir je le bois, l’engloutis,
    Mon mode de vie, de pétrole brut est confit.

    En le brulant, tel un grand génie malfaisant,
    Il se répand, gaz ses serres en refermant,
    Le climat cuit, vent devient tempête en furie,
    L’air s’alourdit, fine particule l’obscurcit.

    Dans l’Océan, de plastique un nouveau continent,
    Grâce aux courants, mes poubelles en sont l’aliment,
    Mais c’est aussi, piège mortel qui s’en saisit,
    Et bientôt git, mouette, hareng, posidonie.

    Anciens ciments, les glaciers fondent lentement,
    Comme saignant, gaz et virus libérant,
    A l’agonie, surface froide qui fléchit,
    Elle s’assombrit, et puis plus rien ne réfléchit.

    L’eau en montant, grignote irrémédiablement,
    L’enrochement, la digue faite prudemment,
    La plage ici, à vue d’œil se rétrécit,
    Gare à celui, qui près du rivage a construit.

    C’est fait sciemment, ou s’embrase par accident,
    En un instant, les forêts partent en brûlant,
    D’Amazonie, de Sibérie ou d’Australie,
    Partout de suie, le paysage se noircit.

    Retournement, labour profond, écrasement,
    Les traitements, le béton, le goudron puant,
    La terre aussi, d’où pousse tout ce qui nourrit,
    N’est plus l’abri, du lombric ou de la souris.

    Les aliments, que nature fait gratuitement,
    Moi seulement, les gouterai trop goulûment,
    Pour le petit, d’une autre espèce j’interdis,
    Le gout du fruit, par le poison je le châtie.

    Entre les gens, les fossés se creusent, béants,
    Et le puissant, idiot cynique ou fascisant,
    Celui qui joui, et qui sans limite grossit,
    Sur le petit, renforce sa suprématie.

    Et les migrants, que l’on qualifie de brigands,
    De nos mendiants, ils viennent gonfler les rangs,
    En ennemi, je reçois ce frère transis,
    Il trouve ici, cellule, barreaux, ou taudis.

    Le dirigeant, de toute nation attendant,
    Plus d’argent, d’argent sonnant et trébuchant,
    Pour ses amis, ceux-là qui déjà ont tout pris,
    Pour les nantis, si dur il œuvre jour et nuit.

    Habilement, flattant mon ego gentiment,
    Consentement, il obtint bien facilement,
    Mon regard fuit, devant les crimes impunis,
    Et les conflits, trop lointains pour être suivis.

    Je le comprends, ma langue il parle couramment,
    Car le tyran, point ne s’exprime en allemand,
    Apologie, du chacun pour soi, du profit,
    Démocratie, foulée aux pieds dans l’incurie.

    Le parlement, est chambre d’enregistrement,
    Le jugement, n’est bientôt plus indépendant,
    Devant Bercy, se prosternent les plus instruits,
    Et les képis, jusqu’aux écoles ont envahi.

    Le Président, s’est fait laquais des possédants,
    Au firmament, un Jupiter omnipotent,
    L’urne remplie, tous les reculs justifie,
    Tous les acquis, tous les biens communs sont détruits.

    Condescendant, à l’égard des cons, des sans-dents,
    C’est dans le sang, qu’il réprime ses opposants,
    Dans le pays, de Nantes, Toulouse ou Nancy,
    Elle grandit, la colère des tout petits.

    Soulèvement, multicolore assourdissant,
    Un grondement, de toute part tu entends,
    Oligarchie, tu crus que tout t’étais permis,
    Petit Paris, de pouvoir tes derniers jours tu vis.

    Entre les gens, beaucoup de discours on entend,
    Qui alarmants, qui plus ou moins attendrissants,
    Certains ici, ouvrant les yeux ont bien compris,
    Que cette orgie, cette fête est bientôt finie.

    Et vaillamment, ils se sont mis en mouvement,
    Des militants, ils ont rejoint les contingents,
    Du colibri, tout l’effort contre l’incendie,
    Point ne suffit, à qui veut entendre ils le crient.

    Il n’est plus temps, des mea culpa larmoyants,
    Questionnements, ou tout autre atermoiement,
    Toi qui me lis, qu’est criminel ton déni,
    Dès lors agis, et la résistance agrandis.

    Choisis ton camp, avec ton espoir mourant,
    En contemplant, la catastrophe s’avançant,
    La barbarie, que d’aucuns pourtant ont prédit,
    L’ignominie, montre que tout n’est pas écrit.

    https://www.pauljorion.com/blog/2021/11/17/lheure-des-bilans-par-eloi-patoureaux/#more-130555

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