Quand les nuages prennent le pouvoir.
Dans l’Histoire le nuage est souvent le maitre, l’arbitre, le faiseur de Roi.
Généralement les nuages amènent la pluie. Pour des récoltes abondantes, l’eau est salvatrice. En période de sécheresse, que ne ferait-on pas pour que tombe la pluie ? …Certaines civilisations anciennes sur divers continents pratiquaient des rites allant jusqu’à verser un sang sacrificiel pour complaire aux dieux nuages. Cette impuissance de l’homme face aux éléments de la nature s’observe aussi à certains moments de son Histoire.
A lire les récits captivants d’un des premiers correspondants de guerre (Enquête Livre VIII) le journaliste Hérodote parle sans les citer des nombreux cumulonimbus qui ont en partie décidés du sort de la victoire entre les deux belligérants qui s’affrontèrent sur terre et sur mer en l’an 480 avant J-C lors des guerres médiques, l’empire Perse de Xerxés contre les cités grecques sous le commandement de Thémistocle.
Je ne vais pas remettre en question la vaillance des vainqueurs ni accabler le sort des vaincus, mais ce jour là, le temps météorologique a fait des siennes et perturbé l’issue de la bataille qui opposait environ 300 trières grecques à 1200 navires perses selon Hérodote. Le vent a tourné comme on dit, et au plus triste moment (presque avant la bataille) pour les perses en surnombre et assurés de la victoire.
Hérodote raconte : « La tempête et le pluie les surprirent en cours de route, à la hauteur des Creux de l’Eubée, le vent les emporte sans qu’ils sussent où ils allaient et les jettent sur les récifs. C’était la volonté du ciel, pour ramener la flotte perse au niveau de celle des grecs et lui enlever sa très grande supériorité numérique. »
Certes, pour les grecs il fallut encore affronter les perses sur terre et sur mer, montrer leur courage et leur savoir faire dans la maitrise des batailles successives qu’ils durent livrer pour faire reculer et chasser l’intrus, mais au départ, la chance ou les dieux-nuages ont pris parti.
Tout pareil, à la mode espagnole cette fois, pour l’Invincible Armada le 6 aout 1588 qui se présente puissante et belliqueuse sur les côtes anglaises dans un conflit au parfum de guerre de religions entre le très catholique Philippe II d’Espagne et la protestante Elisabeth I d’Angleterre. Contraint par des vents contraires et la défense anglaise, le projet de débarquement espagnol jumelé à des forces établies en Frandres ne peut se faire. Après la bataille de Gravelines, l’Invincible Armada est contrainte de faire le tour des iles britanniques par le nord. Lourdement chargée et naviguant à vue, elle errera des jours durant dans des zones inconnues et difficiles. Défaite par les tempêtes, elle s’échouera sur les plages ou les récifs en terres anglaises, irlandaises, écossaises. Les survivants seront massacrés.
Ainsi en avaient décidé les dieux-nuages.
On ne sait pas si ceux sont des altocumulus, des cumulonimbus, des stratus ou les trois à la fois qui crevèrent au dessus de WATERLOO dans la nuit du 14 juin 1815, déversant des hallebardes sur le champs de bataille, noyant toute idée de faire donner la cavalerie française comme de faire manoeuvrer son artillerie dés le petit matin.
On ne sait pas !
Mais on sait que le temps météorologique ne permit pas à Napoléon d’engager les hostilités au matin du 18 juin 1815 dans les conditions espérées. On sait aussi que le temps chrono joua en faveur de Wellington qui attendait les renforts alliés.
L’issue de la bataille, on la connait, ce fut une défaite pour Napoléon et un carnage.
Nuage, Oh ! Mon beau nuage…
Tiens, ce week-end c’était la fête de l’andouillette sur Clamecy. Les nuages font carton plein et tiennent le soleil à distance trois jours durant. C’est naze là aussi.
Dans la série consacrée à l’histoire des nuages, vous pouvez consulter :