Wang Wei (701-761) Epoque Tang.
La source des pêchers.
La barque des pêcheur au fil de l’eau
aime la montagne printanière.
Les pêchers en fleurs sur les rives
pincent le gué fuyant.
Il s’assied pour contempler les arbres rouges,
inconscient de la distance;
Il marche jusqu’au bout du ravin vert
sans voir personne.
La montagne s’ouvre sur une galerie
profonde et sinueuse
Qui débouche sur l’immense vision
d’une plaine verdoyante.
Il voit un lieu dans le lointain où les arbres
ratissent les nuages.
S’approchant, mille saisons projettent
des bambous et des fleurs.
Le bucheron lui dit son nom,
qui date des Han
Les gens d’ici n’ont pas changé d’habits
depuis les Ts’in.
Les gens d’ici vivaient ensemble
à la source de Wou-ling.
Depuis qu’ils ont sortis des choses,
ils ont des vergers et des champs.
La lune éclaire sous les pins
la paix des enclos.
Le soleil chasse les nuages
l’appel des coqs et des chiens.
Etonné d’entendre un étranger,
on se presse autour de lui;
Chacun veut l’emmener chez soi
pour parler des cités et des bourgs.
A l’aube, dans les rues du village,
on balaie les fleurs;
Le soir, bûcherons et pêcheurs
rentrent sur l’eau.
A l’origine fuyant leurs pays,
ils avaient quitté le monde humain,
Puis, dit-on, Immortels accomplis,
ne sont jamais revenus.
Qui dans le défilé,
sait qu’il existe d’autres gens ?
Dans le monde on regarde au loin
les montagnes vides parmi les nuages.
N’imaginant que les contrées merveilleuses
sont difficiles à trouver.
Le coeur encore empoussiéré,
il songe au pays familier.
Il sort de la grotte sans se soucier
des monts et de l’eau qui l’en séparent.
Il quitte sa famille, enfin décidé
à faire un long voyage,
Et se dit qu’il ne peut plus se perdre
là où il est déjà passé,
Car il ne sait pas que les ravins et les sommets
viennent de changer …
Il ne se souvient pour lors
que de s’enfoncer dans la montagne,
Qu’un torrent bleu en trois détours
l’amènera au bois des nuages
Avec le printemps, ce ne sont
que rivières aux pêchers fleuris –
Nul ne sait où chercher
la source magique.
Olivier1/
C’est très beau. Merci de publier ces poèmes et peintures.
Hervey
Oui, il y a chez les poètes de cette lointaine époque une vérité d’expression et de jugement qui nous oxygène.