Nuagerie
« HLM sur l’atlantique»
« Une suite d’images construites en prenant le nuage, les nuées comme vecteur de créativité plastique. Thème baudelairien, impressionniste ou chinois, le nuage toujours changeant jamais le même est un élément essentiel dans le ciel de Bourgogne (et pas seulement) qu’il traverse d’ouest en est chaque jour. »
“Sous le pinceau, fragrances des Monts et des Eaux,
Couleurs des arbres fondues dans la brume lointaine
L’homme s’est endormi dans la chaumière décrépie,
Son coeur erre parmi les nuages : au coeur du tableau.”Shitao : « L’unique trait de pinceau »
Gravure digigraphique disponible en boutique.
Livre NUAGERIE aux EDITIONS RV pour fin 2016
marie thérèse Péroz Blaise
La notion de l’Unique trait de pinceau est trop complexe pour mon esprit occidental ,accoutumé à « cent fois sur le métier… » L’état d’esprit proche du vide au moment du Trait Unique va à l’encontre de nos cerveaux bouillonnants ,
cependant ,bien que sans compréhension ,sans acceptation raisonnée ,j’admets la fascination devant l’exploit du Trait Unique .
Hervey
Oui, en effet, cette notion de « l’unique trait de pinceau » ne nous est pas familière. Loin de là. C’est comme si l’on voulait subitement s’amuser à comparer le bouddhisme et le christianisme.
Toutefois, il existe de très curieuses passerelles qui peuvent nous éclairer sur le sujet, déclencher un éclair et illuminer un court instant notre grande cécité.
Deux exemples me viennent à l’esprit :
1. Héraclite (vieux fond de notre culture à nous occidentaux) faisait remarquer que l’on ne se baignait jamais deux fois dans les mêmes eaux de la rivière, ce qui peut nous faire toucher du doigt cette notion d’unicité qui en découle …
2. « L’écriture ou le dessin automatique » pratiquée par les surréalistes est un exercice qui là aussi met en avant et en lumière cette pulsion première de l’inconscient comme porteur d’un « souffle primordial » dirait SHITAO. Si l’on regarde certains dessins de Matisse ou de Picasso faits d’un seul trait on se rapproche de cette idée de maitrise de « l’unique trait » sans le mot « pinceau ».
On peut aussi tirer quelques enseignements en comparant les techniques, la fluidité de l’encre et du pinceau sur le papier chez le peintre chinois, les couleurs à l’huile et son support rigide chez l’artiste occidental mais il faut chercher plus avant, tout autant dans l’écriture (hiéroglyphe et alphabet) que la philosophie et la culture.
C’est en effet un très vaste sujet.
Voir François Cheng pour nous francophones ou Simon Leys.