Feuilleton : L’Enfer Chant 34
Apparition de Luciter. Les traitres à l’Empire et à l’Eglise. Virgile explique la naissance de l’Enfer et la chute de Lucifer. Fin du voyage et retour sous les étoiles.
Virgile et Dante pénètrent dans le dernier cercle de l’Enfer, la caverne de Lucifer.
Qu’est-ce donc ?
Où sommes-nous ?
Dans une sordide baraque de fête foraine où l’on se presse d’entrer pour voir la femme sans tête?
Devant les rouages d’un Tinguely qui hoquette sans fin dans l’obscurité d’un musée ?
Dans une séquence de la ville basse du film Métropolis de Fritz Lang ?
« Voici Dité, et voici le lieu où de courage il convient de t’armer » répond Virgile.
D’une voix blanche, Dante poursuit la description de l’antre glacée de l’ange déchu.
Et c’est le monstre difforme de la baraque foraine,
et c’est l’agitation de la mécanique broyant les Judas, Brutus, Cassius
et c’est la désescalade sur le monstre lui-même pour sortir du gouffre maudit, passer dans la ville haute
et revoir « les étoiles ».
Ici se termine le voyage en Enfer du poète Dante Alighieri, né à Florence en 1265, mort à Ravenne en 1321
Lo duca e io per quel cammino ascoso
intrammo a ritornar nel chiaro mondo;
e sanza cura aver d’alcun riposo,
salimmo sù, el primo e io secondo,
tanto ch’i’ vidi de le cose belle
che porta ‘l ciel, per un pertugio tondo.
E quindi uscimmo a riveder le stelle.
Mon guide et moi, par ce chemin caché
nous retournâmes dans la clarté du monde
et, n’ayant cure de nous reposer,
nous montâmes, lui premier moi second,
tant qu’enfin les belles choses je vis,
que le ciel porte, par une percée ronde.
Et ce fut vers les étoiles la sortie.*
* Traduction Danièle Robert.