Déclinaison : Vers un guerre civile mondialisée ?
Le symptôme d’un mal-être révélé sur les rond-points en France avec les Gilets Jaunes peut se lire comme le point de départ et l’irruption d’une plus vaste contestation de la gouvernance des élites mondiales. Cette sorte de contagion qui semble se répandre et essaimer un peu partout sur la planète le laisse entendre.
En réaction, les Etats se refusent de céder à la rue et s’abritent derrière leurs forces armées.
Jusqu’où cela peut-il aller ?
Analyse rapide d’un monde en déconfiture (France-Vénézuela-Liban-Hongkong-Chili-Iran-Bolivie-…).
Une date anniversaire en ce mois de novembre 2019, l’an UN de l’histoire d’un soulèvement, d’une jacquerie spontanée issue du peuple de France, à savoir les plus défavorisés mais pas les moins actifs, explosant par surprise avec une inventivité bon enfant mais tenace, « du sérieux » comme on dit, en langue populaire, baptisé et autoproclamé « gilets jaunes ».
La réponse politique du gouvernement « ni droite ni gauche » débuta par le décès d’une personne à Marseille et fût suivie d’une répression musclée faisant voler en éclat la sémantique « ni droite ni gauche », montrant le vrai visage du pouvoir, caricaturant le mouvement, salissant la rébellion, éborgnant au passage ceux qui ne voyaient pas clair et qui refusaient ces politiques néo-libérales imposées de façon unanime, à gauche comme à droite, depuis plusieurs décennies.
Quelque peu ébranlé par le surgissement de cette contestation spontanée, le pouvoir, débordé et pris de panique céda sous le coup de la surprise, dut lâcher quelques subsides, rapidement trouvés mais puisés dans les caisses d’autres aides publiques : un procédé qui soulève l’indignation mais qui se renouvelle ces jours-ci envers les mécontents des services de santé, auxquels le pouvoir réplique avec les mêmes ingrédients, montrant une fois de plus s’il en était besoin, son aveuglement et sa surdité, laissant se répandre une odeur inquiétante de brulé venant des fourneaux de son chef de cuisine.
Souvent, les mêmes causes produisent les mêmes effets, c’est sans grandes surprises que de voir divers foyers de contestations surgir aux quatre coins de la planète montrant que par delà les différences culturelles les mêmes problèmes se posent : inégalités sociales et risques environnementaux.
La mondialisation n’aurait donc pas tenu ses promesses ?
Les progrès technologiques auraient ouvert le spectre du champs visuel de chacun, permettant de faire circuler très vite les idées sur les réseaux sociaux ou de dévoiler des zones jusque là interdites au plus grand nombre, aiguisant la lucidité de chacun, faisant fleurir « printemps arabes » et autres « ras le bol » à géométrie variable selon les pays mais reposant sur un même constat étalé au grand jour : le creusement des inégalités et son emballement, les dernières estimations montrant qu’une poignée de personnes détiennent plus de la moitié des richesses du monde.
Le sujet se corse lorsqu’on prend conscience que cet entrainement à produire sous la contrainte est aussi la cause et le principal facteurs de risques des catastrophes écologiques mettant en péril l’humanité.
Le capitalisme est pointé du doigt comme système à risque pour l’humanité.
Là, à se stade, la fracture entre riches et pauvres explose et devient de fait une lutte pour la vie, une lutte pour la vie tout court déjà motivée par des luttes pour plus d’égalité et de justice.
Un pas décisif vers un embrasement que l’on peut qualifier à ce stade de « risques de guerre civile mondialisée ».