Déclinaison – Fabliau : le zébu, le mérou, l’hippocampe et la mouette ou « Rien de trop »…
… de La Fontaine, fable 11 du livre IX.
« Je ne vois point de créature
Se comporter modérément.
Il est certain tempérament
Que le maître de la nature
Veut que l’on garde en tout. Le fait-on ? Nullement.
Soit en bien, soit en mal, cela n’arrive guère.
Le blé, riche présent de la blonde Cérès
Trop touffu bien souvent épuise les guérets ;
En superfluités s’épandant d’ordinaire,
Et poussant trop abondamment,
Il ôte à son fruit l’aliment.
L’arbre n’en fait pas moins ; tant le luxe sait plaire!
Pour corriger le blé, Dieu permit aux moutons
De retrancher l’excès des prodigues moissons.
Tout au travers ils se jetèrent,
Gâtèrent tout, et tout broutèrent,
Tant que le Ciel permit aux loups
D’en croquer quelques-uns : ils les croquèrent tous ;
S’ils ne le firent pas, du moins ils y tâchèrent.
Puis le Ciel permit aux humains
De punir ces derniers : les humains abusèrent
À leur tour des ordres divins.
De tous les animaux l’homme a le plus de pente
À se porter dedans l’excès.
Il faudrait faire le procès
Aux petits comme aux grands. Il n’est âme vivante
Qui ne pèche en ceci. Rien de trop est un point
Dont on parle sans cesse, et qu’on n’observe point.«
Le plastique est victime de son succés.
Sortie des laboratoires des années 1930, la formule a migré au plan industriel et fut appelée à se rendre utile pour de multiples usages.
Chacun de nous trimballons chaque jour cette matière diversifiée : carte de crédit, papiers d’identité, vêtements, chaussures, smartphones, nous achetons pour notre consommation des aliments sous-vide, nous nous déplaçons dans des véhicules bâtis de plastique, voiture, avion ou bateau.
Le plastique et ses dérivés sont partout.
Parmi tous ces plastiques, certains se conservent précieusement, d’autres se recyclent mais beaucoup finissent au rebut, abandonnés dans la nature, au gré du vent, au fil de l’eau avec pour conséquences des désastres, certains visibles d’autres à venir.
Ce qu’illustre cette DECLINAISON.