Un mystère peut en cacher d’autres.

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Digressions des tours de DCA construites par Hitler en 1941 à Berlin au « portrait d’une courtisane » peint par Caravage à Rome vers 1597.
Ou comment un mystère peut en cacher d’autres.

Les tours du Führer.

Tours fortifiées construites en 1941 à Berlin selon les plans d’Hitler pour défendre son espace aérien et se protéger des bombardements britanniques.

Durant la dernière guerre mondiale opposant les armées alliées aux forces de l’axe, les allemands ont construit de nombreux sites défensifs, dénommés bunkers, tant sur les territoires conquis qu’aux abords des grandes villes allemandes, tout particulièrement à Berlin afin de défendre son espace aérien et répondre aux raids de l’aviation britannique.
A Berlin, la forteresse Flakturm Friedrichshain était composé de plusieurs tours (trois) à canons lourds pour la défense, d’une tour réserver au commandement. Ces tours bunkers dans leur totalité pouvaient abriter jusqu’à 40000 personnes et disposaient d’un hôpital, un des bâtiments servant aussi à mettre en sécurité les oeuvres d’art et les personnes (assistants et prisonniers de guerre qui étaient là en service commandé).
Lors de la bataille de Berlin qui marqua la capitulation du Reich, les troupes russes eurent du mal à faire le siège de ces forteresses. Le bunker principal fut au final incendiée, détruisant près de 440 pièces importantes parmi lesquelles des oeuvres de Botticelli, Ghirlandaio, Lippi, Signoreli, Veneziano, Bassano, Cosimo, Veronese, Goya, Murillo, Rubens, Van Dick … et plusieurs Caravage dont un rare portrait dit « Portrait d’une courtisane ».
Curieusement d’autres oeuvres qui avaient été entreposées en ces lieux ont été retrouvées en 2016 … à Moscou.

Le comportement actuel des troupes russes en territoires conquis sur les ukrainiens, nous rappelle cette constance chez les troupes d’occupation.

Caravage : « Portrait de Fillide Melandroni » (1581-1618) parti en fumée en 1945 dans l’incendie des tours de la Flakturm Friedrichshain.

Histoire du portrait(s) perdu du Caravage.
(wiki source)

Fillide Melandroni est née à Sienne (Italie) en 1581.
Son père, Enea, meurt alors qu’elle est encore une enfant et, en février 1593, sa mère, Cinzia, emmène Fillide et son frère Sivilo à Rome.
Son amie Anna Bianchini, la mère de Bianchini, Sibilla, son frère Mateo et sa sœur Alessandra les accompagnent à Rome.
À Rome, les deux familles logent dans la même maison, Via dell’Armata. Peu après, les deux mères prostituent leurs filles. Melandroni et Anna Bianchini sont arrêtées en avril 1594 pour s’être trouvés à l’extérieur du quartier des maisons closes après la tombée de la nuit, soupçonnés de racolage ; elles ont respectivement 13 et 14 ans.
Rapidement Melandroni devient une prostituées de luxe des plus recherchées de Rome, une maison dans l’Oratoccio et de nombreux clients fortunés, des cardinaux et des banquiers. L’un des plus notables était le banquier et collectionneur d’art italien Vincenzo Giustiniani, mécène de l’artiste Caravage.

Melandroni avait aussi une relation avec un jeune homme issu d’une famille noble, Ranuccio Tomassoni.
Le 11 février 1599, une plainte est déposée au sujet d’une fête bruyante dans la maison de Melandroni et du fait que les hommes présents étaient armés.
Le port d’armes étant interdit dans l’Ortaccio (centre), les autorités se rendent sur les lieux. A leur arrivée, seuls Melandroni et trois hommes sont présents, dont Tomassoni qui porte une épée. Melandroni et Tomassoni sont arrêtés.
La même année, le vicariat de Rome déclare Melandroni « cortigiana scandalosa » pour avoir refusé le sacrement.
La même année, elle est arrêtée pour possession d’une arme que Tomassoni lui a donnée.
L’année suivante en 1600, Melandroni est dénoncée à la police pour avoir attaqué une autre courtisane, Prudenza Zacchia, avec un poignard, la blessant au-dessus du poignet après que Zacchia eut levé le bras pour se protéger.
Melandroni avait déjà attaqué Zacchia avec un couteau après l’avoir trouvée au lit avec Tomassoni. À cette occasion, Melandroni avait été désarmé par un autre homme présent.
Le 28 mai 1606 Caravage tue Tomassoni.
Les deux hommes se sont battus en duel. Tomassoni tombé à terre, le Caravage lui aurait donné un coup d’épée fatal dans le haut de la cuisse.
Certains auteurs attribuent la bagarre à une dispute entre artistes, d’autres évoquent un désaccord plus profond entre les deux, peut-être à cause d’une dette de longue date de Caravage envers Tomassoni, d’un différend au sujet de Melandroni ou …?
Certains auteurs estiment que le Caravage a tenté de castrer Tomassoni, mais que l’épée s’est prise dans le haut de la cuisse, sectionnant son artère fémorale, provoquant une hémorragie mortelle. 
Suite à ce meurtre, le Caravage est contraint de s’enfuir, de quitter Rome … pour Naples.

En 1612, Melandroni quitte elle-aussi Rome et suit la famille du poète et librettiste vénitien Giulio Strozzi, son amant.
Elle revient à Rome deux ans plus tard.
Dans son testament daté d’octobre 1614, Melandroni lègue son portrait du Caravage « Portrait d’une courtisane » à Giulio Strozzi.
Elle décèdera en 1618, à l’âge de trente-sept ans.
L’Église lui refuse les funérailles religieuses.

Comme au cinéma …

On peut revoir Fellide Melandroni dans
Salomé et la tête St Jean Baptiste de la National Galerie de Londres

Marthe et Marie Madeleine

Sainte Catherine d’Alexandrie

Judith et Holopherne
Il n’est pas impossible que « la belle courtisane » ait servi de modèle dans d’autres peintures du Caravage … peintures qui à l’image de ce portrait auraient elles-aussi disparues.

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