L’empire du vent de Stanley Stewart 8

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En Jeep du ger de Tuvrud à Darvi puis en camion jusqu’à Altay.
Entre Le radeau de la méduse et la nef de fous.

En discutant avec les locaux, Stanlay et Bold (son interprète) ont trouvé une Jeep appartenant au directeur d’une mine du coin (voiture et chauffeur) pouvant les emmener jusqu’à Darvi. Tuvud, le poète, pensant pouvoir régler un problème administratif avec les autorités de Darvi se joint au voyage, et tous s’entassent dans la voiture.
La route, disons plutôt la piste qui rejoint Darvi est ponctuée de ovoo, des tas de pierres où la tradition veut que l’on s’arrête pour honorer les divinités, un rite permettant aussi de se désaltérer dans ces zones désertiques. L’auteur précise toutefois que « le rituel le plus pratiqué est de baptiser le monument d’une petite giclée de vodka. Une fois la bouteille ouverte, la coutume veut que l’on s’asseye avec ses compagnons de voyage pour la vider. »

Illustration DALL.E et Hervey.
« C’est ainsi que les trajets en Jeep dégénèrent souvent en tournée des ovoo. »
Illustration DALL.E et Hervey
« Nous sommes descendus des collines pour foncer à travers une plaine aussi vaste que le Texas« .
©Hervey « Miroir de la ville de Darvi« .
Tout en bas de la copie d’écran d’un survol de la ville avec Google Earth, on peut voir l’hôtel, au bord de la route où nos globe-trotter vont passer une très courte partie de la nuit.
En haut, habilement collée, cette photo récente et goudronnée de la piste, montrant le poste à essence à l’entrée de la ville, image extraite de Google Earth.

Assuré de ne pas être arrêté pour un quelconque contrôle, l’équipée sauvage finit par atteindre Darvi : « une ville fantôme » constate l’auteur.
Petit rappel, cette traversée de la Mongolie se fait deux ans après l’effondrement de l’Union Soviétique, le pays et ses états satellites sont exsangues, l’économie redevient nomade, les russophones sont repartis chez eux. Aussitôt on recherche à questionner les autorités ou ce qui l’en reste.
Arrivé à Darvi, « ville fantôme », on se rend chez le maire, pour de plus amples renseignements mais chargé d’une question brûlante : comment sortir d’ici ?…
Il n’y a pas trente six solutions répond ce dernier, arraisonner le premier véhicule qui s’arrête à la pompe à essence et profiter de ce généreux taxi … sinon, sous-entendu, on ne délivre pas d’essence.
La proposition promet d’être efficace mais Stanley se hasarde à demander combien de jeep passaient par ici pour aller vers l’Est, vers Altay ?
« – Oh, il y en a bien quatre ou cinq, a dit le maire
– Par jour ?
– Quatre ou cinq par mois, a-t-il rectifié « 

Compréhensif, le maire va leur ouvrir lui-même l’hôtel et leur allouer des chambres … il ne peut faire plus.

Illustration DALL.E et Hervey
« Le véhicule est là ».

A deux heures du matin, on toque à la chambre de Stanley, « ça y est, le véhicule est là ! ».
Tout embrumés des vapeurs de vodka de la veille, les hommes se précipitent tant bien que mal dans la nuit vers le taxi en question.
Surprise.
Un immense camion semi-remorque les attend, garé devant la maison du maire, sous le seul réverbère de la ville.
« Un vaisseau spatial ne nous aurait pas surpris davantage. » écrit-il.
Une des portières s’est ouverte. Montant dans la cabine, ils découvrent le directeur de la mine de charbon, le poète et le maire, quasiment tous ivres morts, qui les attendaient (sous-entendu, on n’abandonne pas des compagnon de beuverie dans le besoin) … plus cinq ou six autres visages inconnus … (retour au livre, à lire en détail, absolument).
Quelques pages plus loin, à la lumière du jour, l’écrivain décrira plus finement les événements et gravera au burin, le portrait de chacun de ses nouveaux compagnons de voyage.

Illustration DALL.E et Hervey
« La crevaison »

Je ne décrirai pas la quinzaine de migrants qui ont emprunté ce taxi pour traverser le désert de Gobi, je laisse cette galerie de portraits aux bons soins des lecteurs de « l’Empire du vent ».
Cette épopée a des allures de « Nef des fous » ou s’apparente à une version moderne du « Radeau de la méduse » arrosée à la sauce mongole …
Et si l’on en croit l’auteur, « Cette journée est de très loin la pire de mon voyage entier ».

La suite au prochain épisode

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