Déclinaison : « Esclavage moderne »

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Déclinaison : « Esclavage moderne »

Hervey Déclinaison L'esclavage moderne
Déclinaison : « Esclavage moderne »

Le sujet est complexe. Tel un sculpteur ayant trouvé son bloc dans la carrière, je tourne autour, ne sachant sous quel angle attaquer la pierre pour en extraire la forme recherchée …
Au regard de l’Histoire les hommes ont toujours dû faire preuve d’énergie pour vivre et c’est en coordonnant leurs efforts qu’ils ont su gagner en efficacité.
L’énergie humaine au sens de force physique est donc utile, nécessaire, indispensable.
Pour aller plus loin et alléger ses différentes tâches l’homme a su domestiquer le cheval, fabriquer la machine à vapeur, exploiter le charbon et le pétrole, trouver la formule pour la fission nucléaire
Bravo ! Et hommage à son inventivité.
Mais parmi toutes ses trouvailles du type levier d’Archimède (« donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde »), il en est de terribles …
C’est l’objet de cette Déclinaison qui vient rappeler que dans sa quête d’énergie et de puissance Joule, l’homme n’a pas hésité à exploiter son semblable, le réduisant à l’état de bête de somme.
Platon disciple de Socrate (-400 avant JC) parti pour conseiller le tyran Denys Ier de Syracuse est rapidement écarté puis renvoyé. Les tyrans ont des méthodes expéditives qui peuvent surprendre les philosophes. Débarqué traitreusement dans l’île d’Egyne en guerre contre Athènes, il est aussitôt saisi et vendu sur un marché aux esclaves. La bonne fortune veut qu’il soit reconnu par un autre philosophe (Annicèris de Cyrene) qui le libère.
L’esclavage est donc cette énergie bon marchée qui va servir de carburant à une poignet de privilégiés durant des siècles sur l’ensemble de la planète. Ce n’est pas l’avénement du monde chrétien ou du monde musulman qui stopperont ces pratiques.
Mieux, les découvertes du Nouveau Monde et ses nouvelles ressources vont créer de nouveaux marchés, aiguisant les appétits, précipitant les zones portuaires dans le commerce florissant de la traite négrière, enrichissant les principaux pays colonisateurs (Portugal, Espagne, France, Angleterre, Pays-Bas), qui déportaient à bon compte d’un continent à l’autre, cette denrée humaine.
Lors de ce commerce transatlantique entre les ports français et les îles des Caraïbes et la Louisiane, Nantes occupe la première place. Entre le XVI siècle et XVIII siècle, la traite et le commerce issu de cet esclavage vont rapporter un stock d’or phénoménal à la Banque de France. Lorsque les esclaves Haïtiens parviendront à reconquérir leur liberté, la France de Charles X et Louis Philippe obtiendra un dédommagement pour les propriétaires (d’esclaves) sous la forme d’une dette qui plombera à jamais la jeune république haïtienne, faisant d’eux des asservis à perpète, montrant aux générations futures des voies nouvelles pour l’asservissement des peuples (« Haïti est le premier pays au monde issu d’une révolte d’esclaves » Wikipédia). On touche là, avec cette notion de dette, le point crucial du malaise de nos sociétés contemporaines tombant dans la précarité et destinées à y rester de générations en générations.
De fait, en réaction, un peu partout explosent les rebellions.
D’autres signes plus feutrés de ce malaise se retrouvent dans le désarroi comptable des grands banquiers centraux qui ne savent plus que faire, coincés par une économie sans croissance suffisante assortie de taux d’intérêts qui n’en sont plus.
Dans ce monde mi-clos où vacille le concept du pouvoir de la monnaie, vient se greffer une crise environnementale multipliant les dangers imminents, donnant à l’idée d’effondrement un cadre et de multiples images. A ce spectacle, l’imaginaire collectif est saisi d’étourdissement et de ce magma en fusion remontent d’autres contestations restées longtemps muselées : les conditions faites aux femmes et aux enfants.
La maltraitance est bel et bien désignée mal absolu en ce début du XXI ème siècle.

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