Nuagerie – Bandes dessinées

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Nuagerie

«Bandes dessinées »

« Une suite d’images construites en prenant le nuage, les nuées comme vecteur de créativité plastique. Thème baudelairien, impressionniste ou chinois, le nuage toujours changeant jamais le même est un élément essentiel dans le ciel de Bourgogne (et pas seulement) qu’il traverse d’ouest en est chaque jour. »

 

 

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« Dans l’intervalle, le ciel s’était chargé de nuages. Eclair, tonnerre, averse. Le bonhomme plonge dans l’écoutille et se met à l’abri. Plantés là, nous contemplons encore un moment le ciel. De nouveau il pleut des fourches. Nous sommes près de désespérer, quand le type remonte brusquement sur le pont et nous fait un autre signe. La pluie a diminué; les nuages, derrière nous, se disloquent. Nous demandons : « est-ce qu’on peut risquer le coup ? » – point trop sûrs de nous. Le type hausse les épaules. Je me tourne vers Katsimbalis :  » ça veut dire quoi, ce geste ? » Sur quoi, Katsimbalis hausse à son tour les épaules et ajoute avec un sourire malicieux : « Que nous sommes assez fou pour risquer notre peau, lui aussi. » Nous sautons dans la barque et nous nous installons debout à l’avant, cramponnés au mât. « Pourquoi ne descendez-vous pas sous le pont? » dis-je. Mais Katsimbalis n’a aucune envie de descendre – ça lui donne le mal de mer. « Bah, vous l’aurez de toute façon, dis-je. Nous sommes bons, maintenant. » Déjà nous avions quitté le quai et la barque courait le long du rivage. A l’approche de la haute mer, une violente bourrasque nous heurte de front. Le Grec abandonne la barre pour carguer les voiles. « Regardez-moi ça; dit Katsimbalis. Ces types sont dingues. » Nous rasions déjà dangereusement les rochers, que le type finissait tout juste de carguer. La mer faisait montagne -devant nous moutonnait une masse bouillonnante, crêtée de blanc. Je commençais à me rendre compte de notre folie, à voir les énormes creux où nous plongions dans un vertige terrifiant. »

 

Henri Miller « Le colosse de Maroussi »

 

 

Gravure disponible en boutique.

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4 Responses

  1. marie thérèse Péroz Blaise

    le texte est très lointain ,selon moi ,de l’aspect un peu comique des personnages de BD. Par ailleurs ,c’est personnel ,je n’apprécie que peu l’écriture de Henry Miller .Il est représentatif d’une période ,d’un groupe de pseudo-révoltés ,mais je le trouve poseur ,narcissique et machiste .Mais des goûts et des dégoûts ,il n’y a rien à conclure, chacun de nous autres ,sept milliards ,est libre de ses attirances électives .

    • Hervey

      Il y a pourtant du comique dans cette équipée navale de Miller avec son ami Katsimbalis. Mais c’est à chacun de voir la distance ou le peu de distance qu’il y a entre l’image et le texte.
      J’ai opportunément relu il y a peu « Le colosse de Maroussi », un don d’écriture toujours aussi entrainant et juste. Pas plus narcissique que Montaigne ou Pessoa, le Miller. Machiste, il n’aurait pas été l’ami d’Anaïs Nin.

  2. Hervey

    Peut-être un mot sur cette planche un peu bizarre qui pose des personnages sur un fond de ciel rougeoyant comme un incendie et tente de faire exister un évènement.
    Que voit-on?
    Un Donald prêt à éteindre l’incendie, Astérix et Obelix sortant du bois quelque peu affolés en sauvant ce qui peut l’être, un Tintin et Milou arrivant à grandes enjambées (le héros positif), les Pieds Nickelés eux, toujours à l’affut d’un mauvais coup, Lucky Luke n’est pas là mais ne doit pas être loin (son cheval Jolly Jumper attaché au coin de l’image), Mickey lui, assiste de haut à ce spectacle et se mare de voir le Marsipulami faire du rodéo sur un requin, alors que Gaston la Gaffe se demande si tout ça n’est pas de sa faute. Seul Snoopy imperturbable semble bien au dessus de toute cette agitation et tel un demi dieu fait sa sieste sur un nuage.

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