Noirceur et mystère.

C’est le soir … peut-être le soir de Noël.
Je suis étendu sur un divan et entouré par plusieurs personnes …
Mon père me passe le téléphone (filaire) car un certain Avril, c’est son nom, veut me parler …
J’imagine que c’est pour me souhaiter un joyeux Noël … mais le téléphone glisse sur le côté et je ne peux le rattraper … en fait (expression que l’on utilise lorsqu’on ne maitrisent pas bien son mode d’expression), en fait donc, il se trouve que je ne peux pas me saisir du téléphone, il m’échappe des mains car je suis maladroit et glisse à côté de mon oreille mais j’ai toutefois pu reconnaitre à la voix qui était Avril … Avril est mon cousin Henri mais Henri est mort depuis longtemps, de plus son nom n’est pas Avril, nullement, et c’est absurde qu’il vienne me donner de ses nouvelles ou veuille me souhaiter un joyeux Noël, même si c’est pas pour me souhaiter ma fête car Noël est aussi mon prénom … confusion
… et autre confusion car un autre Henri, lui, est bien mort il y a trois ou quatre jours, dans la vraie vie, mort dans la souffrance et dans une fin de vie injuste, destinée qu’il ne méritait pas, tellement l’homme était intègre et juste … et sur ce, le téléphone m’échappant des mains, disais-je, je réalise aussi que si le téléphone m’échappe des mains ce n’est pas par simple maladresse mais parce que je ne peux plus bouger, je ne peux plus faire un quelconque geste, je suis paralysé, totalement paralysé …
… et ainsi pris comme un enfant dans un tourbillon d’événements incompréhensibles, que puis-je faire ?
…
Je m’entends pousser à plusieurs reprises un appel étouffé : papa … papa … papa !
L’appel au secours de cet enfant perdu, perdu dans toutes ces confusions, finit par me réveiller.
M’étirant avec peine, déboussolé, le corps à demi paralysé, encore engourdi et pris dans les filets d’un mauvais rêve, je rejoins encore égaré, le petit matin.
Triste comme un enfant.

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