
Faites vos jeux.
Prologue
Le vent tourne dans la haute vallée.
Les lois anciennes ne guident plus les pas.
Sous les bannières effilochées,
les peuples marchent… sans horizon.
La confiance se retire
Les mots sont fatigués.
Le vote est une plume sur l’eau.
Dans les palais, les voix s’éteignent,
remplacées par des écrans.
Le citoyen doute —
et le doute fait son lit
dans le silence des urnes.
La richesse se concentre
Sur la colline, un seul banquet.
En bas, les assiettes sont vides.
Le pain monte, les salaires s’effondrent.
Les palais s’élèvent, dorés,
mais les fondations craquent.
Une démocratie qui nourrit peu
prépare son effondrement.
Les tyrans séduisent
Il parle fort.
Il promet l’ordre.
Il rase les doutes.
Et les foules, fatiguées de choisir,
applaudissent la voix unique.
À quoi bon la liberté
quand le ventre crie famine ?
Les vérités s’effacent
Les miroirs sont brisés.
Mille reflets pour un seul
visage.
Ce qui est dit le matin
est nié le soir.
L’ombre avance, masquée d’évidence.
On ne combat plus les mensonges —
on les collectionne.
Le climat s’affole
Les rivières sortent de leurs lits.
Les forêts brûlent sans fin.
La mer monte,
mais les décisions, elles, attendent.
Les chefs parlent… et reculent.
L’arbre qui protège la maison
est déjà tombé.
Les ressources s’épuisent
Le minerai baisse dans la main.
L’eau hésite à jaillir.
Le blé se fait rare,
mais les marchés, eux, crient victoire.
Qui héritera de la cendre ? Ceux qui comptent
ou ceux qui cultivent encore ?
Épilogue
Ainsi vacille ce vieux rêve
qu’on appelait démocratie.
Trop lent, trop juste, trop humain peut-être.
Mais encore debout,
si les vivants s’en souviennent.






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