« On ne prête qu’aux riches » dit-on.
« On ne prête qu’aux riches » est une expression populaire qui renvoie à des dynamiques sociales et économiques disant que les riches, ayant des moyens, inspirent plus facilement confiance que les fauchés, les sans un sou, les personnes sans ressources.
« Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. »
Matthieu 25:29
En économie on parle d’effet Matthieu (les riches devenant plus riches car ils bénéficient d’opportunités dont les pauvres sont dépourvus).
Mais l’expression « On ne prête qu’aux riches » peut être utilisée de manière métaphorique pour évoquer des événements historiques qui semblent se répéter ou se renforcer par accumulations de précédents similaires.
En pareil cas, l’idée de « richesse » ne désigne plus une richesse matérielle sonnante et trébuchante mais une richesse d’antécédents de causes ou de faits.
C’est bien ce que suggère comme sous-titre ce Post-it, faisant défiler sur écran textes et images à minima, pour faire jaillir une pensée critique concernant notre actualité, en y juxtaposant certaines ombres macabres du passé.
Décryptage.
Pour Trump comme pour Hitler, la mise en scène du pouvoir repose sur des stratégies similaires visant à mobiliser les masses et à les convaincre de les suivre.
Hitler a théâtralisé le pouvoir en scénarisant certains événements à grands spectacles (Nuremberg) pour donner un sentiment de puissance et d’unité nationale tout en jouant sur les frustrations économiques et sociales ayant touchées l’Allemagne suite à la crise de 1929 et aux conditions imposées lors du Traité de Versailles.
Trump a mené sa campagne électorale comme des shows télévisés, agrémenté par un discours populiste direct et provocateur, se plaçant en « sauveur » face à un système politique corrompu. Une rhétorique qui trouve un fort écho chez un électorat en colère et en insécurité économique (voir précarité du système de santé, affaire Luigi Mangione).
Goebbels, ministre de la Propagande d’Hitler, a introduit le Volksempfänger (“poste du peuple”), une radio bon marché et subventionnée, pour diffuser la propagande nazie dans chaque foyer. Ces postes DKE38 et WE301W furent les outils clés pour monopoliser l’information, empêcher toute dissidence et renforcer la voix du régime.
Aujourd’hui, des plateformes comme X permettent une diffusion massive et instantanée de contenus populistes ou de désinformation. Les algorithmes favorisent les messages émotionnels, polarisants et provocateurs, créant un écho comparable à celui des radios nazies, mais à une échelle mondiale.
Et comme par hasard, depuis un mois tout juste, l’Intelligence Artificielle de Musk (Grok) est gratuite, intégrée à X et en lien direct avec l’actualité, agissant en temps réel, donnant accès à la génération d’images pour les abonnés prénium, deepfakes compris, soulevant de nombreux problèmes.
Plus besoin de recourir aux autodafés à la Geobbels, sur X on brule carrément les personnes publiques, c’est encore plus efficace.
Trump, à travers X et son propriétaire sautillant Elun Musk, s’est construit une image d’homme direct, “connecté au peuple”, contournant les médias traditionnels pour s’adresser directement à ses partisans.
Si Hitler a su désigner des boucs émissaires (les Juifs, les communistes) pour unifier l’Allemagne derrière une cause commune, même artificielle, Trump le suit comme son ombre et utilise une rhétorique similaire, désignant des ennemis (les élites, les immigrés et autres ennemis de l’intérieur, les “fake news”) pour mobiliser son électorat autour de la peur et du ressentiment.
Dans les deux cas, le leader (le Führer) est présenté comme l’unique solution pour sauver la nation, un outsider capable de briser les élites corrompues ou inefficaces.
Cette stratégie se renforce par un discours simpliste qui réduit des problèmes complexes à des slogans accessibles :
“Make America Great Again”
“Ein Volk, ein Reich, ein Führer”.
Autre parallèle tout aussi troublant sur le véhicule auto avec la Volkswagen type 1 et la Tesla Cybertruck pour parfaire et renforcer l’image séduisante du « mauvais génie » avec l’apport performatif du technologique.
Dans les années 1930, la radio était un outil de masse, mais unidirectionnel servant à marteler un message centralisé, conçu pour toucher une population large sans possibilité d’interaction ou de personnalisation. Les voitures Volkswagen n’étaient pas équipées de radios, limitant encore la portée de la propagande en mouvement.
Avec X embarqué, la Tesla Cybertruck propose un accès au réseau mondial, interactif et instantané, capable de cibler des individus selon leurs préférences, leurs opinions et leurs habitudes. L’intégration de l’IA Grok ajoute une couche supplémentaire : celle de l’accompagnement “intellectuel” pour influencer subtilement les pensées et orienter les débats publics. Cela dépasse largement la portée d’une radio classique ou même des rassemblements de masse orchestrés par Goebbels.
Trump va-t-il déporter comme il l’a dit et reconduire à la frontière des milliers de gens ?
Interdire les journaux et autres médias d’informations ?
Mettre en prison ses opposants ?
Annexer les Sudètes 🙂 Canada, Groenland et canal du Panama ?
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