(Gravure numérique tirée à 4 exemplaires sur papier tecco FineArt Rag 295 g/m2)
« Les quatre bois de la croix »
Au temps de Jésus Christ, le droit romain est dans sa grande période classique, rien d’étonnant au fait que l’on ait codifié avec précision la peine de crucifixion.
Quatre types de bois étaient utilisés pour la croix : le cèdre, le cyprès, l’olivier et le palmier.
Quatre types de bois pour quatre fonctions correspondant à quatre noms :
- Le bois en position verticale fiché en terre était le stripes taillé dans du cèdre.
- La partie horizontale que le supplicié devait transporter de la prison jusqu’à son lieu d’exécution (chemin de croix) se nommait le patibulum, il était en bois de cyprès.
- Le titulus sur lequel on indiquait le nom et le crime du condamné était en bois d’olivier.
- Le suppedaneum était une espèce de cale, genre repose pieds en bois de palmier. Fixé sur le stripes, ce bois avait pour fonction de limiter la pression exercée par le poids du corps sur les clous enfoncés dans les paumes des mains, éviter la déchirure, éviter que le crucifier ne se détache du patibulum. Touchante attention.
Cette « DÉCLINAISON » vient nous rappeler que le sadisme est bien antérieur au marquis de Sade
Pour compléter le tableau en Technicolor, on se souviendra que Néron et quelques autres « hauts personnages » demandaient que l’on enduise de poix le corps des suppliciés.
A la nuit tombée, on allumait les « bougies » pour un spectacle… inoubliable.
La crucifixion est un thème religieux que beaucoup de peintres ont abordé avec un grand respect et beaucoup de souffrance.
Nicolas Poussin à qui l’on commanditait une autre crucifixion répondait :
« Je n’ai plus assez de joie ni de santé pour m’engager dans ces sujets tristes. Le Crucifiement m’a rendu malade. J’y ai pris beaucoup de peine, mais le porte croix achèverait de me tuer. Je ne pourrais pas résister aux pensées affligeantes et sérieuses dont il faut se remplir l’esprit et le cœur pour réussir à ces sujets, d’eux-mêmes si tristes et lugubres. »
Il en est de même je pense dans le jeu d’interprétation du comédien. Il est des rôles qui ne laissent pas indemnes.
Ici, dans cette DECLINAISON, j’ai emprunté à Juan de Flandres le christ de sa crucifixion que l’on peut voir au Musée du Prado.
Gravure disponible en boutique. (J’en frémis)
marie therese Péroz Blaise
J’ai appris beaucoup en lisant le commentaire. Quoi qu’ait fait cet homme, il ne méritait pas cette agonie, pas plus lui que tous les autres suppliciés de son époque. Hélas, ce mode de mise à mort a séduit nombre de bourreaux, tout à fait contemporains, eux !La cruauté se conserve mieux que la bonté dans les gènes humains .
Hervey
A ma connaissance, il n’y a pas de gène connu qui transmettrait tout au long de la chaine du vivant un comportement moral à tout jamais acquis. D’où l’apprentissage par l’éducation de l’Histoire, de Catéchisme, des maths etc… à chaque génération il faut recommencer et l’on voit quel est son degré d’efficacité.
Que faut-il en penser ?
Les religions ont tranché et opté pour l’autre Royaume ou plus prosaïquement la Saint-Glinglin. Elles ont donc abandonné cette question et les solutions pour le présent.
D’autres cherchent toujours une main invisible ou comment l’univers s’auto-régulerait, quelles seraient les forces en action qui tels l’apesanteur et les forces centrifuges orchestreraient ce gigantesque ballet. Le Droit, les Lois, la Justice sont eux-aussi des outils de régulation du comportement humain; mais eux-aussi peuvent être dévoyés, amendés, détournés.
chabian
Dans ma région (Dauphiné), on a vu les moines chartreux dénoncer la femme adultère, ou la femme ayant tué son mari violent, comme des hérétiques, ce qui permettait de leur imposer le bûcher par le bras judiciaire. Et le bûcher était sur une colline, visible de tous et voisine du couvent. Une croix marque toujours cet endroit. Et ne parlons pas des violences des « guerres de religion » en France (1560-1590) …
chabian
Des hérétiques, non : je devais dire : des sorcières.