Uchronie pour opération spéciale

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2025 : Etat des lieux.

La France va mal, l’Europe va mal, le monde va mal.
On est surpris par la vitesse du changement, déboussolé, sidéré par ce comique de situation lorsque la scène du monde se mue en une pièce d’Alfred Jarry où des personnages encore plus déjantés que le père Ubu se font élire pour nous gouverner. Des bruits courent, on se pince, que ce serait peut-être bien Poutine, inaugurant la fin de la mondialisation et du libre échange qui lors d’une rencontre restée secrète en 2018 aurait soufflé à l’oreille du président Trump cette idée d’acheter le Groenland et de faire main basse sur le Canada et le Panama. (?)
Pourquoi pas.
L’idée d’acheter le Groenland peut sembler farfelue (et elle l’est) mais illustre bien un retour à des logiques géopolitiques dignes du XIXᵉ siècle et siècles précédents où le territoire était perçu comme une simple marchandise, une ressource à s’approprier pour asseoir sa domination économique et stratégique, une vision utilitariste du monde où l’environnement, les peuples, et même les alliances internationales seraient réduits à des variables d’ajustements dans un calcul de pouvoir immédiat pour ces dirigeants et autres puissants, qui, dépassés par les enjeux environnementaux, se précipiteraient dans un jeu de quitte ou double pour saisir par la force les dernières richesses exploitables nécessaires à leur domination future avant que le monde ne se mette « en mode survie ».
Ouf ! On s’époumone à suivre, ça va trop vite.
🙂
Et de fait, c’est vrai, une certaine logique prévaut, qui accrédite l’idée que ces nouveaux maitres souhaitent maximiser leur contrôle sur ces “actifs critiques” avant qu’ils ne deviennent inaccessibles ou inutilisables à cause du chaos climatique. Ce réflexe prédateur et court-termiste annonce probablement le “capitalisme terminal”, car une fois ces tensions portées à leur paroxysme, le risque est grand que les institutions globales et les équilibres socio-politiques s’effondrent, laissant place à un monde fragmenté où chaque bloc ou acteur lutte et lutte seul pour sa propre survie.
Dit autrement, les dirigeants actuels, probablement conscients de cette orientation, semblent vouloir tout faire pour s’assurer une position privilégiée avant que le système ne devienne incontrôlable en se balkanisant.
Raison et bon sens voudrait que se lèvent des gens plus sages et plus conscients pour mettre en place d’autres méthodes que le gaspillage des richesses au service des engins de mort (armement) ou autres outils de domination.
Pas vraiment le cas !
Tout le contraire même puisque l’on a déjà fait entrer dans la danse les réseaux sociaux pour manipuler et enrôler des troupes comme on lève des armées.
Une mobilisation déjà en marche qui ne va pas s’arrêter en un claquement de doigt.

Héraclés combattant l’Hydre de l’Herne

Comment échapper au « trumpoutinisme »* ?

La Chine couve aussi ce néologisme avec l’ambition de récupérer Taïwan. Israel affiche également sans complexe sa détermination d’accaparement de territoires ou de sphères d’influence, revendiquée comme “droit historique” ou stratégique et donne l’exemple du recours à la force comme seule solution efficace et immédiate.
Une tendance nouvelle pour un monde nouveau ?
Des “phobies” multiples naissent et accompagnent notre actualité comme autant de reflets de l’état d’esprit collectif actuel, façonnant les discours politiques, les décisions économiques et les comportements sociaux (sinophobie, russophobie, islamophobie, écophobie, technophobie, cyberphobie, xénophobie, altérophobie).
Nommer, c’est éclairer ce qui reste dans l’ombre, saisir cet insaisissable.
Mais l’Hydre a plusieurs têtes dont la technologie qui par de savants algorithmes vient orchestrer le bal et entrainer tous les connectés dans la danse pour donner un effet de masse et faire participer. Cette nouveauté utilisée avec un certain succès, s’est faite connaitre bien avant les dernières élections ayant porté Trump au pouvoir.
Cette mise en musique algorithmique, combinée à des stratégies de communication fine, est devenue un levier de pouvoir redoutable et inquiétant.

Retour sur quelques éléments clés pour mieux comprendre ce phénomène.

Les foules aujourd’hui, ne se contentent plus de consommer l’information : elles sont amenées à y participer, souvent sans en être pleinement conscientes.
Cela se fait par l’interaction sociale (likes, partages, commentaires amplifiant naturellement les messages polarisants ou manipulateurs). On parle aussi de gamification (dynamiques ludiques tels que quiz, challenges, hashtags incitant à la participation active) et d’auto-renforcement (exposant les utilisateurs à des bulles de filtres, les plateformes renforçant leurs convictions et les mobilisant).
Comme on voit, la technologie n’est pas seulement un outil de communication mais devient une arme stratégique pour influencer des élections  (comme l’ont révélé les enquêtes sur Cambridge Analytica).
La déstabilisation des nations par des campagnes de désinformation, souvent orchestrées par des acteurs étatiques ou privés en exploitant les algorithmes pour semer la confusion sont devenues un jeu d’enfants.

Le Maitre de la légende de Saint George Musée de Cologne (détail)

Quels seraient les signes favorables à la naissance d’une asabiya contemporaine ?

En d’autres temps plus religieux, des croyances nous imposaient un dieu omnipotent qui ne se privait pas d’édicter des règles et contraindre les humains à les respecter sous la menace de griller dans les flammes d’un enfer éternel … puis le doute s’est installé, les hommes ont grandis, se sont détachés … le dieu-pan est mort et avec lui ses garde-fous et tout à volé en éclats. S’en est suivi une puis deux guerres mondiales et des millions de morts … d’où l’humanité est sortie hébétée … donnant un coup d’arrêt qui se voulait définitif (« plus jamais ça ») … mais qui n’a tenu qu’un temps.
Aujourd’hui tout semble reparti pour d’autres nouveaux désastres.
Pourtant, les moments dasabiya, nous dit-on, naissent face aux menaces partagées.
La crise climatique pourrait jouer ce rôle si elle était perçue de manière universelle et urgente.
Pour l’instant, la fragmentation des intérêts nationaux et économiques empêche une réponse coordonnée.
Peut-être (soyons imprudent) qu’un événement majeur, comme une catastrophe environnementale globale, rendrait cette menace impossible à ignorer …
Peut-être serions-nous en capacité de provoquer un sursaut collectif …
Peut-être que dans un monde où les religions traditionnelles auraient perdu de leur emprise, un nouvel idéal universel pourrait émerger pour fédérer les esprits …
Peut-être que cet idéal pourrait prendre la forme de la préservation de la vie sur Terre, de la quête d’une justice globale unie dans une responsabilité intergénérationnelle.
Fut un temps où « aimer son prochain comme soi-même » était enseigné, à défaut de ne pas être suivi d’effet. Les progrès technologiques nous offrent aussi ces outils inédits pour connecter les gens, diffuser des idées et sensibiliser aux enjeux globaux.
Si ces outils étaient orientés vers l’éducation à l’interdépendance, si l’on prenait conscience que la survie de chacun dépend aussi de celle des autres …
Alors, peut-être, pourraient émerger les bases pour une nouvelle cohésion.
Une asabiya contemporaine pourrait naitre avec de meilleurs leaders, capables de transcender les clivages géopolitiques et économiques avec courage et détermination. Ces leaders pourraient être des politiques, des scientifiques, ou même des intellectuels influents capables de rallier des communautés autour de cette cause commune.

Cette « opération spéciale » prendra la forme d’un « Manifeste » : Comment échapper aux techno-dictatures !
A lire dans la prochaine publication.

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