Sale temps pour les démocraties (4)

Classé dans : Poésie, Uncategorized | 0
©Hervey 2025 Post-it : « Comment les riches mènent la guerre aux pauvres »
« Sale temps pour les démocraties (4) – Le sable et l’or » sur une musique de Miles Davis « Ascenseur pour l’échafaud » (film).

Le sable et l’or

Ils disaient : il faut défendre la démocratie.
Mais sur les collines brûlées, on ne défend plus rien.
On efface.

Un peuple riche a bâti des murailles.
Et derrière, il pousse l’autre vers le vide.
Vers le sable,
Vers la faim,
Vers l’oubli.

Ils disent encore : nous avons souffert.
C’est vrai.
Mais désormais, ils font souffrir.
Et le monde regarde, muet, comme une bête sidérée.

Premier au monde en milliardaires par habitant.
Premier aussi…
à priver d’eau,
à bombarder des écoles,
à confisquer la terre,
à effacer les noms.

Ce n’est pas un hasard.
Quand l’argent monte au ciel,
les racines sont arrachées.
Des tours tombent,
des enfants meurent,
des villes disparaissent.
Et les puissants hochent la tête,
comme si l’histoire
n’était qu’un mauvais pli à repasser.

L’un a les milliards.
L’autre, les ruines.
L’un a le droit.
L’autre, des pierres.

Ce n’est pas une guerre.
C’est une mise à mort.


La démocratie pleure,
dans un coin du ciel.
Elle ne sait plus si elle est la sœur du droit
ou la complice du silence.

Et nous ?
Nous, les spectateurs ?
Nous, les croyants des droits de l’homme ?
Jusqu’à quand,
regarderons-nous
le sable recouvrir
la dernière trace
d’un peuple ?

Et si cette destruction…
n’était qu’un reflet inversé de notre propre chute ?
Et si,
en éradiquant ce qui reste d’un autre,
nous tentions d’oublier
que nous n’avons rien su sauver pour tous ?
Et si cette guerre
cette guerre de trop
était notre façon de fuir la fin du monde,
en la rendant d’abord invisible,
puis inévitable ?

Le sable avance.
Et l’or ne se souvient jamais.

Suivre Hervey:

peintre sculpteur graveur

Peintre - sculpteur - graveur

Les commentaires sont fermés.