Sale temps pour les démocraties (2)

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Illustration : Double tornade (2)

Sale temps pour les démocraties (2)
Guerre des modèles

Sale temps pour les démocraties

Ils regardent ailleurs.
Plus vers nous.
Vers l’Est peut-être.
Là où les routes brillent,
où les trains arrivent à l’heure,
et où les ordres ne discutent pas.

Ici,
on s’épuise à voter,
on s’embrouille à débattre,
on tourne en rond sous la lumière des néons
pendant que les forêts brûlent sans demander notre avis.

La Chine ne crie pas.
Elle trace.
Elle construit.
Elle avance à pas lourds,
et le monde l’écoute
comme on écoute un ancien
qui sait ce qu’il fait
même s’il se tait.

Et nous ?
Nous portons de beaux mots.
Des mots lourds.
Liberté.
Justice.
Écologie.

Mais nos mots boitent,
nos lois s’épuisent,
nos rêves se cherchent dans la poussière des promesses.
Est-ce cela, la démocratie ?
Un meuble trop grand
dans une pièce trop petite ?

Une chanson oubliée
que plus personne ne sait accorder ?
Ils veulent du concret.
De l’eau.
De l’air.
Du pain.
Un toit.

Et nous leur offrons des bulletins,
des débats en boucle,
des applications pour signaler les problèmes,
mais pas de solution.
Alors la peur revient.
Et avec elle, l’ordre.

L’ordre qui rassure.
L’ordre qui surveille.
L’ordre qui étouffe doucement
comme une main trop douce sur la bouche.
Mais peut-être…
Peut-être n’est-il pas trop tard.

Si l’on ose tout revoir.
Tout casser.
Et tout recoudre.
Sans honte.
Sans peur.

La démocratie,
ce n’est pas un vieux meuble.
C’est une flamme fragile
qu’il faut souffler sans l’éteindre,
qu’il faut partager sans la voler,
qu’il faut porter
même quand il pleut.

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