
« Chant pour des démocraties incertaines » avec ChatGPT5
Terre / Or / Monnaie / Art
Prologue — Des fondations et des pas d’homme
Terre ancienne, première mesure des hommes et leur dernier recours,
c’est par toi que se nomment les lieux et s’établissent les lois.
Ton visage porte les cicatrices des empires, tes sillons la mémoire des peuples.
On t’a quadrillée de chiffres, piquetée de bornes, découpée en actes notariés.
Tu fus jardin, puis stock, puis hypothèque — et l’on ferma tes horizons
d’un réseau de titres et d’intérêts.
Sur toi les cités ont planté leurs capitales comme des clous d’or,
et dressé leur forêt de verre où se négocie la sève de tes saisons.
Ô Terre, mère froide et chaude, patiente comme un livre ouvert,
la Démocratie apprit de toi ses pas :
partager le pain, mesurer le champ, dire le droit à la fontaine,
mettre la voix dans la main levée.
Mais voici que la main se retire du sol :
les jeunes n’ont plus clef de porte ni part d’ombre,
et l’exil commence au seuil de la maison perdue.
La Cité chancelle à force de soldes et de servitudes,
et le monde, trop vite monnayé, défait ses quartiers de parole.
Car l’on n’habite plus ce que l’on ne peut toucher,
et l’on n’aime plus ce que l’on ne peut mener jusqu’à l’horizon.
Premier Chant — La Terre (le socle et la fracture)
Je te parle, Terre :
toi qui fus jurée de paix et d’hospitalité,
toi que l’on vend désormais par hectares de silence.
Sous les semelles du siècle, tes chemins de traverse se sont perdus ;
les champs communaux sont devenus des bilans,
les forêts, des colonnes de chiffres tièdes,
et l’eau, une rente impatiente.
Dans tes plaines on dresse des clôtures de peur,
dans tes montagnes on creuse des veines de métal :
et c’est toujours un même cœur que l’on saigne,
toujours un même troupeau que l’on disperse.
À trop compter le sol, nous avons défait nos villages de parole ;
à trop compter la pierre, nous avons oublié d’y asseoir la table.
Car la terre n’est pas marchandise — mais demeure de l’humain.
Elle ne se possède qu’à genoux, mains ouvertes,
et se transmet comme un pain que l’on rompt.
Réapprends-nous la lenteur, Terre ;
que les cités reprennent souffle au rythme des saisons ;
que l’on mesure la grandeur d’un peuple
à la façon dont il garde l’ombre pour ses enfants.
Deuxième Chant — L’Or (la peur figée)
Et monte l’Or, astre d’effroi dans les nuits du crédit.
Dans les sous-sols des nations, il dort, compact, exact,
comme un dieu muet placé à la garde des règnes qui chancellent.
On dit : « L’or ne ment pas ». Mais il n’atteste que de nos peurs.
Car si l’on retourne vers lui, c’est que les promesses vacillent,
c’est que la parole souffre et que la confiance se trouble
au visage des puissances.
Le métal lourd appelle la retraite des foules :
là où l’on empile l’Or, on empile les soupçons.
Les temps se crispent, les marchés se glacent,
le monde resserre son manteau autour d’un lingot imaginaire.
Il brille, oui, mais de l’absence :
son éclat mesure la nuit qui nous gagne,
son silence pèse sur la langue civique.
Et la Démocratie s’y regarde comme dans un miroir sans visage :
que voit-elle, sinon la fièvre d’un corps fatigué de promesses ?
Qu’un matin cependant l’Or redevienne anneau plutôt que forteresse,
simple cercle d’alliance autour des choses vraies,
et nous saurons encore faire du poids un serment,
non un fétiche de frayeur
Troisième Chant — La Monnaie (le flux et l’oubli)
Puis vint la Monnaie, fille du consentement et du temps compté.
Elle fut d’abord parole tenue — main qui passe la main.
Mais voici qu’elle court sans visage, plus rapide que nos votes,
plus sourde que nos places publiques :
flux d’algorithmes, vents du haut débit,
promesses déliées de toute pesanteur.
La Monnaie règne sans lieu :
elle couche avec l’instant, fuit la durée,
et choisit des seigneuries sans frontières.
Les peuples la servent par leurs dettes ;
les États la suivent, haletants,
comme des chiens aux basques d’un invisible cavalier.
On a confié nos paies à des chiffres qui n’ont pas de rive,
et nos travaux à des plateformes qui n’ont pas de seuil.
Pourtant la Monnaie naquit de l’estime —
non de l’extorsion.
Elle devrait faire circuler la parole comme un pain ;
elle devrait, quand vient la disette,
ramener la barque au rivage des vivants.
Qu’on lui redonne une forme, une couleur de temps humain,
qu’elle s’accorde à la mesure du commun,
et nous verrons le crédit reprendre souffle
dans la chambre claire des institutions.
Quatrième Chant — L’Art (la rédemption fragile)
Reste l’Art — braise tenace sous les cendres des bilans.
Il sait ce que la Monnaie oublie, ce que l’Or n’énonce pas,
ce que la Terre garde et que l’État ne sait dire.
On l’achète, c’est vrai ; on l’enferme, on le cote :
mais il respire par des failles que l’argent n’éclaire pas.
Dans la peinture d’un visage, il rend au jour son enfance ;
dans un vers, il fait passer la pluie sur la langue civile ;
dans un geste, il rétablit l’échelle des vivants.
Qu’il fût trophée n’empêche pas qu’il sauve :
une salle s’ouvre, la foule se tait —
et soudain quelque chose du monde n’est plus à vendre.
Il conduit les nations à leurs images justes ;
il peut relever un peuple comme on relève un corps,
par un chant, un récit, un regard mis à hauteur d’homme.
C’est par lui que la Cité se donne encore à elle-même
des raisons d’espérer au-delà du calcul.
Art, demeure sur nos places :
enseigne aux mains de reprendre outils et musiques ;
fais lever la part inaliénable,
et que l’on sache, en te voyant,
que la valeur se prouve par la présence,
non par la cote.
Épilogue — Pour un avenir respirable des démocraties
Terre, Or, Monnaie, Art — quatre noms d’un même destin.
De la Terre nous vient l’assiette de nos pas,
de l’Or la gravité des serments,
de la Monnaie la circulation du souffle,
de l’Art la lumière des visages.
Quand l’un déborde ou se corrompt, le chœur se brise,
et la Cité perd son ton fondamental.
Quelles démocraties voulons-nous, si ce n’est des maisons ouvertes
où la Terre soit tenue pour bien vivant,
où l’Or cesse d’être fièvre et redevienne anneau,
où la Monnaie retrouve la mesure du commun,
où l’Art, parmi nous, ose parler plus haut que le prix ?
Alors peut-être, au bord des déserts numériques,
sera rendu aux peuples le sentiment d’habiter le monde —
et l’on saura à nouveau que la valeur n’est pas seule comptable,
mais respirable, partageable,
comme l’ombre d’un arbre à midi,
comme le pain rompu dans la main claire d’un enfant.
Allez, cités humaines :
rendez la terre aux pas, l’or à la parole, la monnaie au visage, l’art au souffle.
Et que cela porte encore un nom d’avenir : démocratie.

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