L’Empire du vent de Stanley Stewart 18 et fin

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Cheval Tang (Terre cuite 608-906).

Itinéraire de Batchireet à Dadal, le dernier.

Itinéraire à pieds de Batchireet à Dadal selon Google Earth (154 km)

Arrivé à Binder dans le camion du boucher, Stanley est présenté à 0yunna, « une maitresse femme qui n’était plus de la première jeunesse », s’apprêtant à rejoindre ses pâturages d’hiver dans d’autres vallées, du côté d’Öndörqan.
Oyunna accepte de lui louer des chevaux et veut bien lui servir de guide jusqu’à Dadal, ultime étape et fin du voyage pour Stanley et Mandah.
Pour les montures, il n’y avait que l’embarras du choix. Sur l’avis d’un des fils d’Oyunna, Stanley choisit un cheval robuste, « un hongre pie à la robe touffue » que j’ai transformé pour le plaisir des yeux et de la photo, en cheval Przewalski croisé appaloosa.
Au dire du cavalier, cet animal était un cheval d’exception :
« Quand je lui lachais la bride il filait comme le vent. Il était infatigable et d’une vitesse stupéfiante. C’était le meilleur cheval que j’ai eu l’occasion de monter en Mongolie et je l’adorais ».
Cheval qu’il rebaptise du prénom de Fred.
Le test de vitesse se présenta sitôt qu’un petit groupe de jeunes cavaliers vint se joindre à eux, empruntant pour un temps la même direction. Aussitôt une course s’engageât, Stenlay ne voulant ni ne pouvant priver Fred d’être ce qu’il était : un « gagnant » toujours premier.

illustration DALL.E + Hervey
« La course »
Illustrations DALL.E + Hervey
« La traversée de l’Onon sur le bac »

Quelques instants plus tard, les quatre compagnons de chevauchée doivent franchir le fleuve Onon et utilisent un bac.
« Alors que nous étions au milieu du cours d’eau, un couple de cygnes sauvages a pris son essor depuis un petit bras d’eau latéral, leurs ailes battant au ralenti tandis qu’ils s’élevaient au-dessus des pins ».
Ainsi se succèdent les images « habitées », de cette dernière chevauchée. Merci DALL.E (malgré les erreurs).

Une fois le fleuve traversé, la petite troupe va cheminer, Fred en tête, chevauchant dans ces grandes étendues vallonées, parmi les nombreuses familles, migrant avec tout leurs ustensiles, troupeaux et yourtes, déambulant dans les plaines, gagnant d’autres pâturages plus abrités pour y passer l’hiver.
« En cette saison toute la Mongolie était en route. »
« Des caravanes de chameaux s’élevaient le longs des cols de moindre altitude, emmenés par des cavaliers penchés pour lutter contre le vent … nous chevauchions dans un paysage fouetté par les vents. ».

Illustrations DALL.E + Hervey
« Dernier jour, aux environ de Dadal »

« Les herbes blondes ondulaient à travers les vallées, les bouleaux ployaient le tête le long des rivières et des poignées de feuilles voletaient au-dessus de l’eau froide. »

(C’est le dernier jour de voyage
… pour le lecteur aussi …
et l’illustrateur multiplie les images.)

😉

Mais le cheval « Fred » est tellement généreux et ivre de galop qu’il va distancer ses camarades de chevauchée et les laisser loin derrière. Stanlay et Fred arriveront à Dadal plusieurs heures avant Oyunna, Mandah et la petite fille sur son poulain noir.

Illustrations DALL.E + Hervey
« Stanley et Fred, rapide comme le vent, galopant dans les steppes »

« Les oiseaux eux-mêmes quittaient la région. Dans les noues, des bandes de hérons aux cris rauques s’étaient assemblées. Sautillant ça et là, en groupes querelleurs, les oiseaux ont déployé leurs ailes comme des voiles, attendant le signal du départ. Rien ne paraissait sûr. »

« Nous avons traversé les plaines automnales comme si nous étions en fuite, pourchassés par le vent à travers un paysage aux grisantes simplicités …
Il était né pour galoper et je ne savais pas lui résister. Nous étions tous les deux enivrés par cette course échevelée. »

Pour évoquer ce sentiment fusionnel nous vient à l’esprit, l’image du centaure.

Dadal, fin du voyage.

(Google Earth) Dadal vu du ciel (aux couleurs de la Mongolie).

Nous y voilà !
Nous voici rendu au terme du voyage, Dadal, le lieu de naissance de Gengis Kahn.
Un dessin au trait, à la mode chinoise, dessine son portrait sur un rocher blanc.
Sans plus.

« Sous bien des rapports, il semblerait que l’empire de Gengis Khan n’ait rien légué à la postérité. Les Mongols n’ont pas fondé de grandes cités, ni construit de routes, ni apporté leur culture aux nations conquises. »
Pourtant, l’Empire Mongol de Gengis Khan a étendu une Pax Mongolica sur l’ensemble du monde connu de l’époque durant plus d’un siècle, permettant des échanges commerciaux et culturels sécurisés entre Asie et Occident mais paradoxalement n’a rien laissé comme vestige de sa puissance. A sa suite, les routes ne seront plus aussi sûres, le monde se refermera sous la pression de l‘Islam et en Chine, le pays se barricadera derrière la grande muraille.
Il faudra à nouveau aller ré-explorer le monde avec à sa suite une aire nouvelle d’aventureux explorateurs …

C’est donc à Dadal, terme de son voyage qu’arrive Stanley, au grand galop, Dadal « un village de cabanes en rondin », qu’il traverse sans s’arrêter, sous les yeux de quelques habitants éberlués, pour se rendre 1, 5 km plus loin, dans un camp de vacances, aussi désert que délabré, où étaient prévus leurs logements.
Là, se termine le voyage.
Il met pied à terre … fait le tour du bâtiment, en marchant à côté de son cheval, essoufflé et transpirant.
Une pluie fine se met à tomber rendant le silence des lieux inhabités encore plus présent.
Sachant son avance sur ses poursuivants, il remonte sur son cheval et se dirige vers le lac, mais … « il n’y avait plus rien au-delà. Je venais de percuter le mur de brique de l’arrivée. »

« Au bout d’un certain temps, j’ai aperçu à travers la pluie, les autres qui gravissaient la pente, arrivant de la ville. J’ai remis pied à terre, j’ai dégrafé la sangle et enlevé ma selle pour la dernière fois. »

Nous aussi, lecteurs attristés, ne voulions pas que ça s’arrête …

Le jour qui suit enregistre les dernières images, le moment où le lecteur visualise le dernier paragraphe du livre, parcourt l’épilogue avant le clap de fin.
Oyunna et sa fille vont repartir avec Fred et les deux autres chevaux en longe, sous une pluie fine et les regards attristés de Mandah et Stanley.

« C’était le moment que j’avais redouté, le départ définitif des chevaux ».

Illustration DALL.E + Hervey
« Clap de fin, sous de chaudes larmes de pluie »

FIN

©Hervey : « Hommage au globe-trotter »
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