
La parabole de la Terre rusée…
Il fut un temps où les hommes se multiplièrent sans compter.
Ils bâtirent des cités immenses, brûlèrent les forêts, troublèrent l’air et l’eau, croyant que leur règne serait sans fin.
La Terre les regardait, silencieuse.
Elle ne parla pas avec des mots, mais elle disposait d’armes patiente.
Elle ne lança pas de foudre, ni de tempêtes pour les chasser, car elle savait que la violence ne dure qu’un instant.
Elle choisit la ruse…
Elle fit que l’air qu’ils respiraient et l’eau qu’ils buvaient portent de minuscules poisons.
Elle fit que le feu de leurs villes trouble leurs nuits et fatigue leurs corps.
Elle fit que leurs ventres désirent moins d’enfants, que leurs bras deviennent trop lourds pour en élever davantage.
Alors, peu à peu, les berceaux se vidèrent.
Les nations puissantes, croyant dominer le monde, découvrirent qu’elles s’éteignaient d’elles-mêmes.
Elles n’entendirent pas la voix de la Terre, mais elles subirent son stratagème, car la Terre n’a pas besoin de crier pour survivre : il lui suffit d’attendre, et d’user de ses ruses silencieuses, jusqu’à ce que l’orgueil des hommes plie devant ses lois.
