Un jour un film – Vent du Nord de Walid Mattar

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 Vent du Nord de Walid Mattar.

 

De la mondialisation en suivant deux faits divers.

 

Un jour un film, Vent du Nord

 

 

C’est l’histoire d’un ouvrier sénior du nord de la France, victime d’un plan de restructuration, conduit par deux zélés DRH à un départ volontaire…

 

 

Un jour un film Vent du Nord 2

 

 

Puis, l’Histoire déplace ses tréteaux de l’autre côté de la Méditerranée et c’est l’histoire d’un jeune homme confronté à la réalité du monde du travail dans un pays économiquement dit sous-développé : la Tunisie.

Le lien entre ces deux histoires étant l’outil (l’usine et ses machines) qui se déplace d’un pays l’autre pour faire face au monde de la concurrence ou la créer, produire moins cher en coût salariaux et dégager plus de bénéfice pour les actionnaires (pas dit mais on y pense).
L’occasion de décrire lors de ce processus (qui date un peu), ici, la classe ouvrière du Nord, ses joies, ses faiblesses, ses solidarités, ses trahisons, et là, le désoeuvrement d’une jeunesse délaissée par un Etat défaillant.
On notera le traitement neuneu de l’ouvrier français qui poursuit un petit rêve pépère, croyant que comme la mouette il peut librement attraper la sardine et nourrir sa famille. Erreur, la société a ses règles et malheur à qui veut s’en affranchir. Le négoce familial et la vente du poisson tourneront court.
De l’autre côté de la Méditerranée le rêve Internet d’une mondialisation heureuse est présent comme partout, c’est le réel qui ne suit pas. Le différent est mortifère, l’appel du large la seule solution. L’espoir passe par l’exil volontaire. C’est ailleurs qu’il faudra aller chercher fortune.

Amère mondialisation pour les sans grades.

Comme des lapins pris dans les phares d’une voiture, les personnages de ces histoires ordinaires  sont aveuglés, tétanisés sur place. Leur survie est dans la fuite.
Plus un documentaire qu’un film. Mais un signe qui fait sens lorsque l’urgence de dire prend le pas sur le soucis de construire un projet artistique. Un goût d’Arte Povera.

 

 

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peintre sculpteur graveur

Peintre - sculpteur - graveur

2 Responses

  1. marie-thérèse Péroz-Blaise

    très bien raconté ,une amertume hélas quotidienne pour les « petites gens » ,c’est ,comme tu le soulignes ,un des effets de la mondialisation ou globalisation ,qu’importe le terme .
    ce qui fait enrager ceux qui ont un bagage de « savoir » mais n’ont pas de pouvoir
    et fait frapper ceux qui n’ont pas assez de « savoir » et encore moins de pouvoir
    il devrait y avoir « convergence des luttes » ,mais les mots ne convergent pas entre les groupes de sous-citoyens .
    tout est affaire de langage ;alors vive la poésie ,vive l’art !

    • Hervey

      Le convergence sera difficile. Nous sommes dans une société individualiste qui prône la réalisation de soi et la distinction par le mérite. Pour différentes raisons on divise tout ce qui est collectif et de fait on essaie de lancer l’entreprenariat parmi les personnes qui sont à la recherche d’un emploi. La mode n’est pas au collectif sauf pour se serrer la ceinture et bien sûr les raisons ne manquent pas …

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