Inferno : Canto 17

Feuilleton – L’Enfer : Chant 17

Voyage dans les airs avec Géryon. De passage chez les banquiers.

Dante et Virgile sont parvenus au bord d’un gouffre. Le chemin s’arrête. Impossible d’aller plus loin.
A moins … à moins de faire venir un hélico. Hé ! Fallait-y penser !
Et Géryon « l’hélico nouvelle version » est hélé comme un taxi (ailé).
Virgile invite Dante à se rendre tout seul, comme un grand, à deux pas, sur la crête du septième cercle et bien observer ce qu’il s’y passe.
C’est à voir, souligne-t-il.
Lui, s’en va convaincre Géryon « l’hélico nouvelle version » et débriefer le vol devant les conduire tout en bas, au fin fond de la vallée.
Suivant les conseils de Virgile, Dante s’est approché de ce nouveau groupe de réprouvés mais ne parvient pas à les dévisager. Cependant, tous portent à leurs cous des bourses marquées de signes distinctifs. Dante reconnait là ces armoiries attachées à quelques unes des grandes familles de Florence, de Padoue : les Gianfigliazzis du parti guelfes, les Obriachi du parti gibelins, les Scrovegni de Padoue, les Vitaliano, padouans aussi : la confrérie des banquiers, ceux qui font fructifier l’argent avec l’argent, ceux qui pratiquent l’usure.
Là sont les fraudeurs. Nous sommes dans le cercle des violents et, selon Dante, les violents les plus destructeurs de la société.

Entendez-vous l’écho ?… 

Leurs effets sont enfin visibles.

Comme Dante, ne nous attardons pas en ces lieux (nous avons vu, bien vu, compris aussi). Rejoignons Virgile pour…  enfourcher cette bête monstrueuse qui va s’élever dans les airs et les déposer plus bas dans la vallée.
Inouï, non ?
Heureusement, Dante n’a pas trop le temps de réfléchir.
Heureusement Virgile est là tout prés, ami sûr, toujours protecteur.
Evidemment, Dante est revenu de cet extraordinaire voyage et raconte.
Pour souligner l’exploit d’une telle aventure, à nulle autre pareille, il cite d’illustres prédécesseurs Phaéton et Icare, (illustres ratages) montrant à quel point pareille entreprise était risquée.
Pensez donc ! S’élever dans les airs. Une première, et puis quel vertige ! Il en tremble encore.
Survoler l’Enfer, qui plus est. 
Dantesque ! C’est le mot.

 

Hervey, illustration l'Enfer de Dante chant 17
Illustration pour l’Enfer Chant 17

 

 « Ecco la fiera con la coda aguzza,
che passa i monti e rompe i muri e l’armi !
Ecco colei che tutto ‘l mondo appuzza ! »

Si comincio lo mio duca a pararmi;
e accennolle che venisse a proda,
vicio al fin d’i passeggiati marmi.

« Voici la bête à la queue acérée,
qui brise armes et murs, traverse les monts,
celle qui empeste le monde entier ! »

Mon guide commença par cette assertion
et lui fit signe de venir accoster
au bord des marbres que nous arpentions.*

*Traduction de Danièle Robert (Editions Actes Sud).

Episode précédant.

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