Déclinaison : Robovolution

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Déclinaison : « Robovolution »

Depuis l’invention de la brouette, les machines n’ont cessé de se perfectionner, apportant aux hommes dans leurs tâches quotidiennes un soulagement immense et un temps disponible pour d’autres occupations.

Ces bouleversements se faisant sans ménagements, toujours suivis de conflits et de luttes, facteurs de richesses et de misères.
hervey, robovolution version web
Hervey : « Robovolution » version web

Avec les découvertes de nouvelles ressources énergétiques (charbon, pétrole, électricité) la mécanisation s’est étendue à l’ensemble des activités humaines rayant des listes bien des professions, remplacées peu ou prou par de nouvelles (théorie du déversement). Le garagiste prenant la place laissée vacante du maréchal ferrant, les chevaux et les hommes des campagnes remplacés par les tracteurs et autres moissonneuses batteuses, ces derniers allant grossir les abords des villes où s’implantaient les usines nouvelles en manque de bras, bouleversant de fait la vie des campagnes et des villes, opérant sans ménagements des disparités sociales fortes, accompagnées de conflits et de luttes, facteurs de richesses pour les uns, de misères pour d’autres.
Toute la littérature du XIX ème en témoigne.
Processus toujours en cours sous des formes différentes mais se propageant à grande vitesse, amplifié ces trente dernières années avec l’arrivée de l’informatique, de sa miniaturisation, de la puissance de calcul des processeurs. Logiciels et applications ont suivi, répandant « le changement » dans tous les domaines de la vie quotidienne, transports, santé, loisirs, recherche, tous les secteurs, primaire, secondaire, tertiaire.
La mondialisation à grande échelle était née, avec elle des opportunités à saisir.
L’activité se déplaçant non plus des campagnes vers les villes mais de zones dites protégées (protections sociales) vers des lieux à moindres droits et moindres coûts salariaux, instituant un rapport de force et un chantage à l’emploi entre exploitants et exploités… sans freiner pour autant le processus de robotisation (toujours à l’oeuvre et en tous lieux), servant de paravent et de bonne conscience aux tenants de « la mondialisation » dite inéluctable dans son mouvement et son idéologie.

La déclinaison « Robovolution »  (ci-dessus) fait un tour rapide du sujet, en images, montrant combien l’emploi se raréfie.

  1. L’usine d’hier et l’usine aujourd’hui.
  2. La venue de l’ordinateur et son ancêtre : le ou la secrétaire.
  3. Cela peut prêter à sourire mais la technologie trouve aussi des applications pour remplacer les travailleuses du sexe. De nouvelles escort-girls prennent place sur le marché, nées des innovations de la robotique et de l’intelligence artificielle.
  4. Les principaux investisseurs dans le domaine de la robotique étaient jusqu’alors les écrivains de sciences fictions, rejoints et dépassés aujourd’hui par la branche militaire des Etats, maitres de recherches dans les laboratoires classifiés secret-défense. Un sujet qui inquiète sérieusement certains spécialistes du domaine de la robotique et de l’IA qui demandent l’arrêt de la robotisation et les recherches appliquées aux instruments de guerre, en mer, sur terre ou dans les airs.

Ce que l’on nomme progrès est toujours fait d’imprévus. Tel une pièce de monnaie, il a deux faces.
Hier encore on pouvait constater que le travail foutait le camp… en Espagne, en Tunisie, en Pologne, en Chine ou au Bangladesh, à présent il se volatilise au profit des machines. Se pose alors la question : « A qui appartiennent les machines et à qui profite le progrès ? », deux questions cruciales avant que n’apparaisse un autre soucis : l’arrivée de l’Intelligence artificielle !

Une prochaine déclinaison tentera de décrire son corollaire ou son envers : « Le travail à l’agonie ».
Dans la foulée, une autre devrait suivre, évoquant quelques points soulevés par l’émergence de l’IA.

La version papier de la déclinaison « Robovolution » est disponible en boutique.

PS : Vous pouvez voir ou revoir les estampes déjà éditées de la série DECLINAISONS ou « le monde vu de ma fenêtre »ici.

Mais aussi :
La Déclinaison « BankBank ! »
La Déclinaison « De l’Intelligence Artificielle »
La Déclinaison « Le travail à l’agonie »

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2 Responses

  1. marie-thérèse Péroz-Blaise

    Hou ! Tout cela est effrayant ,mais pas surprenant ,j’ai toujours pensé que ce que les humains pouvaient imaginer se réaliserait .
    Peut-être parce que j’ai beaucoup lu de science fiction quand c’était considéré comme de la sous littérature ,les robots ,androïdes ou pas y sont depuis toujours ;même les humains ne sont plus des humains comme au XXIème siècle.
    Ce n’est pas mieux ,ni pire ,c’est un autre monde que le nôtre

    • Hervey

      L’Allemagne est en pointe sur l’utilisation des robots dans l’industrie, en nombre c’est quatre à cinq fois plus qu’en France. Les syndicats (allemands) se rendent compte que la richesse produite par les robots leur échappe au profit des entreprises et des actionnaires et manifestent pour avoir une part des bénéfices. Ce genre de revendication va se poser dans tous les pays.
      En Europe, le travail est depuis une vingtaine d’années (au moins) la variable d’ajustement des économies de la zone, concurrence mondiale oblige. De plus, le travail, dans les lois comptables de ce monde libéral, est considéré comme un coût alors que les dividendes sont des bénéfices… on nous dit jusqu’à plus soif qu’il faut baisser les charges et rendre plus compétitives les entreprises… la robotisation va aussi dans ce sens, un robot ne prend pas de congés et ne revendique pas, pas de retraite non plus… Si tous les métiers peuvent être remplacés par des robots, que vont faire les gens, avec quoi vont-ils pouvoir manger, se loger s’il n’y a plus de salaires versés ?… et bien d’autres questions pas anodines du tout.

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